La Fédération Anarchiste contre la libération animale.

Mandats sur l’anti-spécisme, adopté lors du 52e Congrès à Rouen en 1995, ajouté à chaque mandat fédéral.

Préambule

Le congrès décide qu’aucune publicité favorable aux thèses anti-spécistes ne peut être faite par la FA, que ce soit par le biais des structures fédérales (ML, Publico, RL, EML) [journal le Monde Libertaire, Librairie Publico à Paris, Radio Libertaire, Éditions du Monde Libertaire] ou par le biais de la propagande particulière des groupes.

Ces conditions doivent donc être rajoutées pour chaque mandat fédéral, elles reposent sur cinq points composant le texte suivant :

Texte en cinq points :

1. L’anti-spécisme attribue une « valeur » identique à chaque « être vivant », animal ou être humain. Par conséquent, pour un ou une « antispéciste », la mort et la souffrance d’un être humain est à mettre sur le même plan que la mort ou la souffrance d’un animal. Cela explique pourquoi des antispécistes peuvent comparer « un train de déportés juifs » à un « train emmenant du bétail à l’abattoir ». Ce genre de propos n’est pas un « avatar » du discours anti-spéciste mais correspond à ses fondements moraux.

2. L’anti-spécisme revendique « la libération animale ». Cette notion est incompatible avec notre conception sociale de la liberté. Pour définir ce qu’est un individu, les anti-spécistes ne prennent en compte que de simples caractères biologiques primaires. Les anti-spécistes nient tout ce qui fait la spécificité de l’être humain : son imaginaire, sa capacité à innover et à transformer ses relations sociales, etc. Ainsi, l’anti-spécisme réduit la liberté jusqu’à vider cette notion de son sens.

3. L’anti-spécisme puise dans un fond philosophique et idéologique étranger aux références historiques et politiques de l’anarchisme. Par exemple : l’utilitarisme de Bentham, l’un des fondateurs de la pensée libérale : cela consiste à ne raisonner qu’en terme d’intérêts (de la recherche des intérêts particuliers résulteraient automatiquement un « bonheur général »). Ainsi, « l’intérêt de l’animal à vivre » suffit pour en faire « un individu à l’égal de l’humain ».

La notion d’égalité fondamentale : l’égalité ainsi conçue n’est pas une égalité sociale (entre des individus ayant des relations entre eux) mais une égalité philosophique, purement idéelle. Le simple fait d’être vivant confère « des droits » tous les êtres vivants devant donc « avoir les mêmes droits ». Ce raisonnement (si l’on peut encore parler de raison !) rejoint donc l’affirmation du caractère « sacré » de la vie. Ce trait de l’anti-spécisme explique pourquoi des militants-tes de ce mouvement peuvent se révéler pour le moins ambigus sur la question de l’avortement.

4. L’anti-spécisme s’inscrit dans une dérive mystique : refus de tout progrès technologique, de l’industrie, retour à la nature (« convivialité grégaire » et deep écologie). Dans cette démarche, la lutte de classe, toutes les luttes d’émancipation des individus deviennent secondaires voire totalement dénuées d’intérêts.

5. Enfin, nous considérons que l’anti-spécisme est différent du végétarisme. D’une part, le végétarisme n’implique pas les mêmes considérations idéologiques (on peut être végétarien sans se dire pour la « libération animale »). D’autre part, le végétarisme est une tendance historique du mouvement anarchiste.

Le point numéro 5 est symptomatique d’une organisation sclérosée qui ne veut pas évoluer et reste bloquée sur son histoire. Avec cette motion, la FA s’attaque non seulements aux vegan.e.s et aux antispécistes, mais elle adopte surtout un position clairement anti animaux.

La libération animale avancera avec ou sans les organisations plaçant le folklore historique avant la marche vers un monde plus libre et juste pour tous.tes les animaux, humains et non humains.

Peut-on réellement accepter qu’une organisation politique, anarchiste qui plus est, décide quelles dominations sont acceptable à combattre et lesquelles ne le sont pas?

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